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L'Équateur redécouvre un trésor archéologique à Washington PDF Imprimer Envoyer
Écrit par EFE   
Mercredi, 16 Mai 2012 11:45

Plus de trois mille pièces archéologiques équatoriennes -incluant les oeuvres les plus impressionnantes de la culture manteña-, reposent dans les réserves d'un musée à Washington. Le Gouvernement a manifesté aujourd'hui sa volonté de les en extraire, afin de contribuer à mieux faire comprendre l'histoire du pays.

Le trésor inclut des stèles en pierre ainsi que 20 "sièges de pouvoir" de grande taille, où s'assirent les dignitaires de la culture manteña, qui connut son apogée entre les IXème et XIVème siècle, à l'instar des incas péruviens.

D'après le Ministère du Patrimoine, l'Équateur ne détient que trois sièges de ce type.

"Il s'agit de la plus grande collection de la culture manteña" existante, a déclaré Jorge Marcos à EFE. Marcos est le directeur du projet Cerro de Hojas et Jaboncillo, un site archéologique découvert par le nord-américain Marshall Saville en 1906, et dont celui-ci emporta les pièces.

"Nous connaissions les publications et savions que le musée de l'Indigène Américain possédait une collection importante d'archéologie équatorienne, mais nous ne connaissions pas la quantité exacte de pièces, ni leur valeur", a expliqué aujourd'hui la Ministre du Patrimoine, María-Fernanda Espinosa, lors d'une conférence de presse.

Saville inclut des photographies et des dessins des pièces dans son ouvrage "Antiquités de Manabí", un texte clé pour l'archéologie équatorienne : il s'agit en effet de la première approximation scientifique sur les peuples du littoral.

La connaissance de ces oeuvres se limitait à ces références bibliographiques, ainsi qu'au témoignage d'une poignée d'archéologues équatoriens qui ont réussi à les voir, dont Marcos, qui les examina dans leurs contenants d'origine dans un magasin de New York en 1971, alors qu'il était étudiant à l'Université de l'Illinois.

La semaine dernière, il les a de nouveau contemplées aux côtés d’Espinosa, dans les salles de conservation du Musée de l'Indigène Équatorien à Washington.

"Ce que nous avons vu est de toute première qualité", a affirmé la ministre, qui a en outre signalé la présence de pièces uniques, d'une valeur supérieure à celles que l'on trouve en Équateur.

Avec une surface de 3.500 hectares environ, Cerro de Hojas-Jaboncillo est la zone archéologique la plus importante du pays. Elle se trouve dans une zone humide du littoral, où, -si l'on en croit les experts-, les habitants ont creusé des silos souterrains et pratiqué une agriculture intensive.

En outre, leurs embarcations commerciales atteignaient le golf de Californie au nord, et l'Argentine et le Chili par le sud.

Saville a trouvé les restes de cette cité, à l'instar de son compatriote Hiram Birgham, un professeur de l'Université de Yale, qui arriva à Machu Picchu au Pérou, cinq ans plus tard, à la suite de guides locaux.

Birgham emporta plus de 46.000 pièces, recueillies dans les tombes qu'il fouilla dans la cité inca. Parmi elles, 300 peuvent être exposées, tandis que les objets restants sont essentiellement constitués de fragments en pierre, en os ou encore en métal, mais surtout en céramique, si l'on en croit Yale.

"Il était très courant que les archéologues, les érudits et les chercheurs viennent et emportent les collections afin de les étudier plus en détails dans leur propre pays", a renchéri Espinosa.

A l'issu d'un litige de longue haleine et une campagne de pression internationale, le Pérou a obtenu de Yale le rapatriement des pièces.

Pour le moment, l'Équateur a choisi une coopération avec le Musée américain, bien qu'Espinosa n'a pas exclu de demander plus tard "une partie de cette collection". Marcos a rajouté que Saville a emporté les pièces en toute légalité.

Au cours de sa visite, la ministre confirmé -avec les directeurs du Musée-, l'ouverture d'une exposition des pièces au Centre Civique Ciudad Alfaro, près du site archéologique. La date de cette exposition n'a pas encore été fixée.

Le Musée Américain a exhibé quelques-unes de ces pièces en tant que partie intégrante d'autres expositions, mais n'en a jamais monté une totalement consacrée une à la collection Saville, a signalé Espinosa, qui a également évoqué l'organisation d'échanges universitaires entre les étudiants en archéologie des deux pays.

Marcos a souligné qu'en elles-mêmes, les pièces "ne disent rien" au sujet de la culture qui les créa, alors que le site renferme plus d'informations à son sujet, raison pour laquelle l'union entre l'un et l'autre enrichira la connaissance au sujet des pratiques religieuses et politiques des manteños, un peuple très important pour l'Équateur précolombien.

En savoir plus…
Lire "Piezas de la cultura manteña que están en Washington podrían exhibirse en el Ecuador" sur la page web du Ministère de Coordination du Patrimoine

Mise à jour le Samedi, 30 Juin 2012 08:43
 

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