La dynamique sociale du Formatif andin vue au travers des activités et stratégies sociales de la haute vallée du Huancabamba (Pérou) Imprimer
Écrit par Atsushi Yamamoto   
Vendredi, 20 Décembre 2013 03:57

Atsushi Yamamoto,  2012, Dinámica social en el Formativo de los Andes: Desde el punto de la vista de actividades y estrategias de sociedades del valle de Huancabamba, norte del Perú. Dissertation de Ph.D, École d'Études Culturelles et Sociales, Centre d'Études Supérieures (Japon).

Résumé :

La thèse se fonde sur les projets réalisés sur le site archéologique de Ingatambo et la vallée de Huancabamba, au nord du Pérou. Le site archéologique Ingatambo se situe dans le district de Pomahuaca (province de Jaén), dans le département de Cajamarca. Il s'agit d'un complexe architectural cérémoniel implanté sur la rive sud de la vallée de Huancabamba, à environ 1.000 m au-dessus du niveau de la mer. Malgré la quasi-absence d'études préalables, les résultats de notre prospection (2005) ont révélé une forte occupation humaine préhispanique dans la vallée, avec 129 sites au total. Soixante-deux sites archéologiques appartenant au Formatif ont été enregistrés ; Ingatambo en est le plus grand et le plus complexe.

À travers nos fouilles (2006, 2007 et 2011), nous avons mis au jour la longue histoire du site, qui comprend cinq phases de construction. La dernière occupation marque la construction de structures nommées "Tambos" -qui donnent leur nom au site-, construites à partir de structures formatives pré-existantes. Nous savons aujourd'hui que Ingatambo a eu une grande importance jusqu'au moment de son abandon lors de la période Inca. Dans le cas du Formatif, nous avons confirmé l'existence de trois phases appelées "Huancabamba" (2.500-1.200 av. J.-C.), "Pomahuaca" (1.200-800 av. J.-C.) et "Ingatambo" (800-550 av. J.-C.). Nous avons élucidé le processus de développement du centre cérémoniel, qui met en évidence une rénovation architecturale rituelle. Celle-ci commence sur une petite plateforme érigée à partir d'une surélévation naturelle favorisée par la topographie du terrain, et arrive jusqu'à une grande plateforme à la fin de la période. Nous pensons que la phase Ingatambo marqua la réalisation d'activités de rénovation plus intenses et concentrées. Ainsi, le gros de la main d'oeuvre se concentra sur cette phase, contribuant ainsi à faire de Ingatambo le centre d'intégration sociale de la vallée.

À partir des données récupérées lors de nos fouilles, nous proposons que la phase Huancabamba ne fut pas synonyme de contacts avec les régions voisines. Cependant, dès le début de la phase Pomahuaca, tout porte à croire que Ingatambo eut un grand rôle dans les interactions régionales, grâce au développement des routes, qui se sont progressivement transformées du fait du changement des modes de déplacement (de la marche vers l'utilisation de camélidés). En outre, pour la phase Ingatambo, les données suggèrent qu'Ingatambo fut fortement rattaché à la côte et la sierra nord, ainsi qu'à l'Amazonie (et ce dès la phase précédente). Ainsi, les interactions régionales ont eu un sens extrêmement important dans les changements sociaux survenus à Ingatambo. Ce site est localisé sur un point stratégique de connexion entre les routes qui rattachaient les différentes régions de la Sierra entre elles, ainsi qu'aux régions de la côte et l'Amazonie. Nous croyons ainsi que c'est la structure sociale de Ingatambo qui soutenait cette dynamique, en particulier grâce à ses leaders, qui tiraient efficacement parti du contexte.

Télécharger la thèse (en japonais) [PDF]
Voir les rapports et articles du projet (en espagnol)

Mise à jour le Samedi, 21 Décembre 2013 08:38