Réalités nationales : le pillage est un choix de vie Imprimer
Écrit par Francisco Valdez   
Dimanche, 02 Novembre 2008 13:02

À travers une chronique quasiment banale, la section culturelle du quotidien El Comercio revient sur l'archéologie et ses problèmes en Équateur. Le pillage est un style de vie lit-on dans l'article, illustré par les exemples bien connus de Manabí et Chimborazo. De vrais experts en la matière sont interviewés, car dans les deux provinces, la mise au jour clandestine de pièces précolombiennes a marqué une époque et est devenue un style de vie pour beaucoup de leurs habitants. Informer et exposer le problème est une bonne chose, mais que propose-t-on pour remédier à cette situation? En réalité, la note de presse ne propose rien de concret. Quelle est la solution? Dans la pratique, il n'en existe qu'une: l'éducation.

Le raisonnement est plutôt simple... Il ne viendrait à l'esprit de personne d'ignorer un billet de 20 dollars trouvé dans la rue. Bien qu'il ne soit pas à moi, pourquoi est-ce que je le laisserais là? Pour que quelqu'un d'autre l'emporte, alors qu'il peut me servir en ces temps difficiles? Cette logique, souvent de bonne volonté, justifie presque tout. Qu'y-a-t-il de mal à cela? Les biens archéologiques nous appartiennent à tous en tant que nation. Le reste est une simple question d'éthique.

Il faut éduquer la population en lui montrant que les reliques du passé ne sont pas monnaie sonnante et trébuchante; il s'agit de valeurs historiques qui nous aident à comprendre notre identité, à savoir qui nous sommes, d'où nous venons et à donner un sens à nos traditions. Aujourd'hui, jour de la Toussaint, très peu de gens penseraient à aller au cimetière pour voler les fleurs, ou les fruits que les gens laissent parfois à leurs proches défunts, mais très peu d'entre nous avons ce même réflexe face à la découverte d'un cimetière ancien. L'exemple est peut-être quelque peu simpliste, mais tout dépend de l'éducation que nous avons et du degré de respect que nous avons envers nous-mêmes. Comprendre l'analogie est simple et n'exige pas un effort mental considérable, mais quand il s'agit de biens qui peuvent être commercialisés à des prix élevés, il semblerait que la logique ne soit plus la même. C'est là que l'éducation apparaît: quel prix nous donnons-nous? Est-ce donc l'argent qui fait la différence parmi nos valeurs? Éduquer n'est pas simple, mais est si nécessaire pour vivre dans un monde éthique. Le pillage ne devrait pas être une forme de vie, ni dans les cimetières, ni nulle part ailleurs.

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Mise à jour le Jeudi, 17 Septembre 2009 08:07